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Sénégal
Les jeunes entrepreneurs entre défis et opportunités au Sénégal

Article Fuckup Night
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L’entrepreneuriat a amorcé un virage plein d’espoir au Sénégal. Il est en plein essor depuis quelques années. Les jeunes porteurs de projets novateurs ne se comptent plus, dans des écoles, des instituts d’enseignement supérieur, dans le public comme dans le privé. En dehors du système éducatif, des jeunes s’ingénient dans le secteur des innovations. Le fait, le plus marquant, c’est qu’il est en vogue surtout chez les jeunes.

En somme, ce petit et beau monde des innovations et des projets novateurs est en frémissement au Sénégal. Pourtant, cet univers est loin d’être un long fleuve tranquille. Les obstacles d’accès aux financements empêchent certaines startups de prendre leur envol. En réalité, les modes classiques de financement excluent d’office beaucoup de startups. Faudrait-il le rappeler, ces entrepreneurs n’ont pas souvent accès à la commande publique à cause entre autres de la paperasserie, de la non disponibilité d’un fonds de roulement. Il ressort de l’analyse des données que des femmes sont plus victimes de la discrimination en matière d’accès aux financements. « Les femmes entrepreneurs prennent, en général, moins de risque financier que les hommes et que leurs affaires ont taux d’échec plus faible que les affaires créées par leur homologue homme. Malgré cela, les banques continuent de faire de la discrimination contre elles lorsqu’il s’agit de financer les projets qu’elles soumettent », écrivent Serge Simen, enseignant-chercheur au Département de Gestion de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar et Ibrahima Dally Diouf, enseignant-chercheur au Département de Gestion de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Leur article titré : « Entrepreneuriat Féminin au Sénégal : vers un modèle entrepreneurial de « nécessité » dans les pays en développement » est publié dans le journal ‘’ Hal Open science’’ en mai 2018.

A cela, il faudra ajouter, la faiblesse du cadre stratégique de promotion de l’innovation, l’insuffisance de la prise en compte de la spécificité de leur vulnérabilité. En effet, les banques et les institutions de la Microfinance et les investisseurs ne sont pas toujours prêts à accompagner les pousses et les Petites et Moyennes entreprises. La levée des fonds est d’autant plus compliquée que certaines pousses ne durent que le temps d’une rose. En résumé, tout n’est pas rose.  

                         Un environnement incitatif malgré tout

Toutefois, il faut reconnaître qu’au Sénégal, des progrès ont été accomplis en termes d’accompagnements des jeunes entrepreneurs et ou des startups. La preuve, en septembre 2022, le Sénégal s’est classé en tête de la Zone UEMO comme premier pays d’attraction des investisseurs en capital-risque. Selon les données collectées par cette institution, à la date du 31 août 2022, le Sénégal a reçu 106, 2 millions de dollars. Ce financement est essentiellement capté par Wave Mobile.

En outre, le Gouvernement a mis en place la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ). C’est une structure rattachée au Secrétariat Général de la Présidence de la République du Sénégal créée par le décret N°2017-2123 du 15 novembre 2021. En plus du financement de projets de création d’entreprises et d’activités génératrices de revenus, la DER/FJ s’occupe de l’encadrement et du suivi-évaluation des projets et des activités qu’elle a financés. En fin 2020, la DER/FJ a levé au total 72 milliards de Francs CFA et a financé 110 startups du numérique et a accompagné 105.000 jeunes porteurs de projets dans les domaines de l’artisanat, de la pêche, de l’agriculture entre autres. Ajoutons le Programme Sénégalais pour l’Entrepreneuriat des Jeunes (PSEJ) qui a formé 3000 jeunes en 2015 et a contribué à la création de 500 entreprises. 

L’Etat a mis en place des institutions telles que l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) par le décret N° 2014-26 du 09 Janvier 2014.  Sa mission reste la promotion de l’emploi des jeunes.  La même année, le Gouvernement du Sénégal avec l’appui de la Banque Mondiale et de l’Agence Française de Développement (AFD) a créé par le décret n°2014-1264 en date du 07 octobre 2014, le Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3 FPT). Ce fonds entre en droite ligne dans le renforcement du cadre institutionnel adéquat en matière de financement de la formation technique et technique. 

L’Etat, à travers les universités a créé les conditions par la mise en place des incubateurs comme à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour encadrer et former les projets porteurs d’impacts ou tout simplement pour les étudiants qui souhaitent emprunter la voie de l’entrepreneuriat après la fin de leur formation.

Deux universités sénégalaises se détachent du lot. Il s’agit de l’Ecole Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’Ecole Polytechnique de l’Université Iba Der Thiam de Thiès.

L’Ecole polytechnique de Dakar (ESP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) organise depuis 2014, le Salon du Polytechnicien. C’est une vitrine pour l’école de partager les grandes innovations avec le public et les autorités. Sa jumelle de l’Université de Iba Der Thiam de Thiès, l’Ecole Polytechnique est un creuset en matière de promotion des innovations et des inventions. En plus de ces écoles, les jeunes bénéficient des sessions de mise à niveau à travers les projets comme Erasmus-+.

Tout compte fait, les autorités sénégalaises ont pris la mesure de bâtir un écosystème favorable à l’éclosion des startups. C’est dans ce sens que le Président de la République, Macky Sall a promulgué la loi 2020-01 relative à la création et à la promotion de la startup au Sénégal.                     

L’entrepreneuriat a amorcé un virage plein d’espoir au Sénégal. Il est en plein essor depuis quelques années. Les jeunes porteurs de projets novateurs ne se comptent plus, dans des écoles, des instituts d’enseignement supérieur, dans le public comme dans le privé. En dehors du système éducatif, des jeunes s’ingénient dans le secteur des innovations. Le fait, le plus marquant, c’est qu’il est en vogue surtout chez les jeunes.

En somme, ce petit et beau monde des innovations et des projets novateurs est en frémissement au Sénégal. Pourtant, cet univers est loin d’être un long fleuve tranquille. Les obstacles d’accès aux financements empêchent certaines startups de prendre leur envol. En réalité, les modes classiques de financement excluent d’office beaucoup de startups. Faudrait-il le rappeler, ces entrepreneurs n’ont pas souvent accès à la commande publique à cause entre autres de la paperasserie, de la non disponibilité d’un fonds de roulement. Il ressort de l’analyse des données que des femmes sont plus victimes de la discrimination en matière d’accès aux financements. « Les femmes entrepreneurs prennent, en général, moins de risque financier que les hommes et que leurs affaires ont taux d’échec plus faible que les affaires créées par leur homologue homme. Malgré cela, les banques continuent de faire de la discrimination contre elles lorsqu’il s’agit de financer les projets qu’elles soumettent », écrivent Serge Simen, enseignant-chercheur au Département de Gestion de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar et Ibrahima Dally Diouf, enseignant-chercheur au Département de Gestion de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Leur article titré : « Entrepreneuriat Féminin au Sénégal : vers un modèle entrepreneurial de « nécessité » dans les pays en développement » est publié dans le journal ‘’ Hal Open science’’ en mai 2018.

A cela, il faudra ajouter, la faiblesse du cadre stratégique de promotion de l’innovation, l’insuffisance de la prise en compte de la spécificité de leur vulnérabilité. En effet, les banques et les institutions de la Microfinance et les investisseurs ne sont pas toujours prêts à accompagner les pousses et les Petites et Moyennes entreprises. La levée des fonds est d’autant plus compliquée que certaines pousses ne durent que le temps d’une rose. En résumé, tout n’est pas rose.  

                                     Un vide comblé

Certes, il y a des institutions et des fonds, mais le cadre institutionnel souffrait de l’absence de plateforme d’échanges d’expériences entre les jeunes entrepreneurs et les entrepreneurs séniors. Mieux, jusqu’ici, les cas d’échecs n’étaient pas partagés. C’est dans ce contexte que la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté a initié l’organisation des Fuckup Night qui ont vite gagné en popularité au Sénégal. Mieux, elle a eu à l’organiser y compris dans les régions telles que Saint-Louis, Ziguinchor.  Mais en fait, qu’est-ce que c’est le Fuck up Night. C’est une marque déposée par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté au Sénégal. Elle est une séance, un espace, où l’on parle d’entrepreneuriat notamment des contraintes et des obstacles. Les intervenants mettent en avant leurs échecs. Or jusqu’ici, on ne faisait pas souvent référence à l’échec qui peut conduire à la réussite. En plus de la Fondation, des structures telles que CONCREE cofondé par Babacar Birane et Make Sense de Pape Ba Ghan aident les jeunes à passer de l’état d’idée à celle d’action. Macke Sense organise des ateliers d’innovations baptisés (Creathon) alors que CONCREE est dans l’accompagnement en matière d’élaboration de business plan.